Qu’est-ce que le design thinking?

Le terme «design» n’est pas seulement connu dans le développement de produits, l’architecture ou le design graphique. Le design thinking, c’est-à-dire les méthodes et processus créatifs et interactifs, permet également de trouver des services ou des solutions aux problèmes quotidiens des entreprises.

Penser comme un designer – Dino Beerli et son équipe Superloop Innovation

Dino Beerli et son équipe Superloop Innovation accompagnent les entreprises dans le développement de l’innovation et dans la collaboration agile. Pour ce faire, ils appliquent la méthode design thinking. Cette dernière est centrée sur les groupes cibles et leurs besoins. L’objectif est de développer de meilleures solutions pour ces mêmes personnes. Les penseurs du design (design thinker) regardent le problème et sa solution à travers les lunettes de l’utilisateur. Ils «pensent» comme un «Designer» – d’où le nom.

Le design thinking est généralement utilisé au tout début d’un projet. C’est le cas lorsqu’on ne connaît pas la solution et que le problème n’est pas clairement défini. Pour les explorer, on procède de manière agile et itérative. Cela signifie que l’on teste sans cesse des solutions en contact direct avec le groupe cible, que l’on apprend ainsi continuellement à connaître ses besoins et que l’on peut améliorer progressivement les solutions proposées. Pour rendre les idées tangibles et palpables, on travaille avec des prototypes et on recueille ainsi directement les réactions des groupes cibles. La règle d’or pour le développement de prototypes est la suivante: développer de manière pragmatique, tester rapidement, apprendre beaucoup et améliorer à nouveau (ill. 1).

Le design thinking s’est fait connaître grâce aux innovations de produits. Cette approche est à l’origine du succès de nombreuses start-up. Elles ont généralement peu d’argent pour leurs produits et sont obligées de développer uniquement des solutions qui plaisent vraiment à leurs clientes et clients. La méthode de design thinking aide à mettre en place des idées et des projets de manière optimale dès le début ou, si elles ne sont pas pertinentes, à les rejeter immédiatement.

La méthode du design thinking peut également être appliquée dans un contexte social et environnemental, comme le montrent les exemples suivants:

– Une ONG veut savoir pourquoi son groupe cible n’utilise pas les offres de soutien et de conseil, alors que celles-ci seraient très utiles.

– Un distributeur de meubles axé sur la durabilité étudie les besoins de sa clientèle et la manière dont elle prend ses décisions d’achat. Il peut ainsi mieux cibler ses offres en fonction de ses clientes et clients.

– Un musée planifie un nouveau bâtiment important en reflétant constamment ses idées et ses modèles à ses groupes cibles. La mise en œuvre se fait également par étapes afin de tester systématiquement les solutions proposées.

– Une école prévoit une semaine de projet créatif qui doit apporter une réelle valeur ajoutée aux enfants et être vraiment amusante. 

Comment fonctionne le design thinking au quotidien?

Quatre aspects sont essentiels dans l’application du design thinking:

1. Processus de design thinking avec le modèle des phases: Double Diamond

2. Distinction entre la désirabilité et la faisabilité: Sweet Spot

3. Travail en équipes interdisciplinaires

4. Faire au lieu de trop penser Design Doing

 

Processus de design thinking avec le modèle des phases: Double Diamond

Il existe différents modèles pour le processus de design thinking. Ce que l’on appelle le Double Diamond (double diamant) illustre le plus clairement l’essence de tous les modèles et aide à distinguer deux choses essentielles:

Dans la première phase, on se consacre exclusivement au problème (premier diamant = découvrir et comprendre, acquérir des connaissances) et on pense le plus largement possible (en divergeant, en ouvrant). Pour ce faire, on réalise également des interviews avec des utilisateurs et des experts.

Dans la deuxième phase, on se tourne vers les solutions (deuxième diamant = générer des idées, développer des solutions) et on se concentre sur l’essentiel (converger, conclure). Ici aussi, on commence par rassembler un maximum d’idées, même les plus originales, de préférence au sein d’équipes interdisciplinaires. On teste ensuite les meilleures jusqu’à ce que l’on trouve une solution qui enthousiasme le groupe cible (ill. 2).

 

 

Distinguer la désirabilité de la faisabilité: Sweet Spot

«De toute façon, ce n’est pas possible» ou «c’est trop cher» sont des affirmations que l’on entend très souvent. Elles sont très précieuses, mais la plupart du temps, elles sont exprimées trop tôt dans le processus. La distinction conséquente entre la désirabilité d’une solution du point de vue du groupe cible et la faisabilité ainsi que la finançabilité du point de vue de l’organisation et du fournisseur aide à mener ces discussions de manière efficace (ill. 3).

 

Travailler en équipes interdisciplinaires

Le design thinking est comparable à un sport d’équipe, car on développe de meilleures idées ensemble. La composition idéale d’une équipe se présente comme suit:

– le plus diversifié possible en termes d’expertise, de contexte socioculturel, de caractère

– des professionnels dans leur domaine spécifique

– les membres sont ouverts, compétents socialement et capables de travailler en équipe

Travailler dans des équipes hétérogènes est exigeant;

le respect mutuel, la confiance, le feed-back constructif et la clarification de la compréhension commune de la procédure sont d’autant plus importants (ill. 4).

 

Faire au lieu de trop penser design doing

Design thinking n’est en fait pas le bon terme, car l’approche se nourrit de faire et de tester. Dans le processus de design thinking, on essaie de rendre une idée visible et tangible pour la présenter au groupe cible.

Car seule la réalité permet de savoir si une idée fonctionne vraiment. Dans la mesure du possible, on travaille donc avec des images, des visualisations et des prototypes. Cela déclenche souvent un «Ah, c’est ça que tu voulais dire» et permet de dissiper les malentendus et de mieux comprendre les réflexions derrière l’idée.

 

Projets clients de Dino Beerli

– Zukunft Kunstmuseum Bern

– Soutient la ville et le canton de Berne, la fondation Mercator Suisse et la Croix-Rouge suisse avec le laboratoire d’idées.

– Développement stratégique basé sur le design thinking pour la RTS Radio Télévision Suisse

– Poste SA, l’avenir du courrier analogique

– Programme Kickbox-Intrapreneur, anciennement Swisscom, maintenant rready AG

Dino Beerli (*1980) a étudié les sciences sociales et économiques à l’Université de Lausanne et la psychologie appliquée à l’Université de Zurich. Avec sa société Superloop Innovation, cet expert en innovation accompagne des entreprises et des organisations à but non lucratif orientées vers les valeurs dans le développement de l’innovation et de la collaboration agile. Il lance également ses propres projets dans les domaines de l’éducation, de l’innovation sociale et de l’organisation créative du travail et de la vie. Dans son livre «Geilzeitarbeit» (Editions Stämpfli 2019), il montre quelles représentations historiques font souvent obstacle à notre bonheur et comment on peut réinventer son travail grâce au design thinking.

-->superloop.ch