- Changement de perspective
Pendant des années
La fidélité est un élément important pour des relations qui fonctionnent. Il n’en va pas autrement pour les entreprises que dans la vie privée. Dans les trois interviews suivantes, vous apprendrez notamment pourquoi l’avocat en droit Peter Nobel est fidèle aux Éditions Stämpfli depuis près de 50 ans, quelle est la collaboration durable pour le professeur de droit privé Franz Werro et ce que signifie la fidélité dans les relations d’affaires pour Daniela Lehner de la Mobilière.
08.06.2023
Ce qui compte dans les relations d’affaires à long terme
Prof. Dr. Peter Nobel est un avocat d’affaires suisse de premier plan, actif au niveau national et international. En 1982, il a fondé son propre cabinet à Zurich, qui est devenu par la suite Nobel & Hug. Parallèlement, il a été élu juge suppléant par la Cour suprême de Zurich et a ensuite exercé différentes fonctions au sein de ce tribunal pendant environ 30 ans. Par la suite, Peter Nobel a été membre de la Commission fédérale des banques (CFB, aujourd’hui FINMA) pendant plus de douze ans. Après son habilitation, il a été professeur de droit économique à Saint-Gall ainsi qu’à l’Institut de droit européen. En outre, il a pu y lancer, avec Robert Waldburger, la filière Law and Economics. Après son passage à Saint-Gall, il a obtenu le poste de professeur ordinaire ad personam de droit économique à l’Université de Zurich.
Peter Nobel, vous souvenez-vous du premier livre que vous avez publié en collaboration avec Stämpfli ?
Mon premier livre avec les Éditions Stämpfli s’intitulait Aktienrechtlichen Entscheide : Praxis zum schweizerischen Aktienrecht et est paru en 1976. À l’époque, je voulais absolument publier un livre de manière indépendante et sans mentor. Lorsque le Dr Jakob Stämpfli m’a rendu visite au séminaire juridique de la Freiestrasse à Zurich, il m’a fait grande impression lorsqu’il a dit avec une fermeté aimable et patriarcale : « Bien sûr que nous allons publier cela. » Depuis lors, les Éditions Stämpfli ont publié dix de mes livres – sans compter séparément les différentes rééditions.
Que faut-il – tant du côté des auteurs que des éditeurs – pour réussir à publier des œuvres ?
Le professionnalisme et une volonté de travailler aussi grande que possible. Bien entendu, les conditions du marché jouent également un rôle. Un livre doit pouvoir être vendu – les auteurs doivent également y penser. Il est essentiel que les deux parties restent bien informées et à jour de la situation. Le droit des marchés financiers, par exemple, que j’ai pu cultiver grâce à mes activités parallèles à la Cour suprême de Zurich, à la Commission fédérale des banques (CFB, aujourd’hui FINMA) et en tant que professeur était au départ un domaine pionnier, encore totalement fermé et qui ne pouvait être « décrypté » que grâce à un bon réseau de relations.
« Après la merveilleuse expérience du premier ouvrage, je suis tombé sous le charme des Éditions Stämpfli. »
Quel est pour vous le plus dans la collaboration avec les Éditions Stämpfli ?
Pour moi, un élément important d’une bonne relation de travail est une relation personnelle étroite, flexible, grâce à laquelle on peut détecter les problèmes potentiels si tôt qu’ils n’apparaissent même pas. Pour moi, le rappel a toujours été la prédiction de Max Weber selon laquelle la bureaucratisation nous serrerait tous de près.1
Que signifie pour vous la fidélité en relation avec les Éditions Stämpfli ?
Après la merveilleuse expérience du premier ouvrage, je suis tombé sous le charme des Éditions Stämpfli et je n’ai envisagé aucune des nombreuses offres d’autres maisons d’édition. Durant toutes ces années, entre 1976 et aujourd’hui, alors que je prépare la troisième édition du Internationales Gesellschaftsrecht, j’ai toujours bénéficié d’un tel soutien que je n’ai jamais pensé à changer.
Franz Werro est professeur ordinaire à la Faculté de droit de Fribourg et au Georgetown University Law Center (Washington), où il enseigne le droit privé. Il donne également des cours dans différentes universités en Europe et aux États-Unis. Il intervient en tant qu’arbitre et consultant dans des litiges commerciaux internationaux. Depuis 2014, il assure la direction scientifique de l’American Journal of Comparative Law, et, depuis 2020, il préside le Conseil de l’Institut suisse de droit comparé.
Franz Werro, quel souvenir gardez-vous de votre premier contact avec notre maison d’édition ?
Mon premier « souvenir Stämpfli » remonte à ma rencontre avec Monsieur Grieb pour le livre des professeurs Deschenaux et Tercier en droit de la responsabilité civile. Comme assistant, j’avais apporté à Berne le manuscrit de la deuxième édition. On m’avait immobilisé à l’arrière de la voiture avec, sur les bras, un manuscrit dactylographié à la machine à écrire, gonflé de tipex et de post-it, dont je risquais à chaque instant de perdre toutes les pages. À l’arrivée, il a fallu plusieurs personnes pour assurer le transport de la voiture au bureau de Monsieur Grieb ! Autres temps, autres mœurs ! Quant à mon premier livre Stämpfli, il remonte à 1994. Il s’agissait de la réédition du Deschenaux/Tercier en droit du mariage et du divorce. Depuis ce livre, qui a paru en plusieurs éditions, il y a notamment eu – pour ne citer que ces ouvrages – trois éditions de mon propre précis en droit de la responsabilité civile et deux éditions de mon recueil annoté d’arrêts en droit des contrats. Les prochaines éditions sont en cours !
« La fidélité dans l’édition apporte clairement l’agrément de bien savoir à qui vous avez affaire et comment les projets se dérouleront. »
Une longue liste de livres à votre actif, nous confirmons…
Je dois avouer que je ne sais pas combien de livres cela représente... Cela doit en faire pas mal, et cela me rappelle que l’âge de la retraite n’est plus très loin… ! (Rires)
Que vous vient à l’esprit, un peu spontanément, lorsque vous songez à votre collaboration avec notre maison d’édition ? Quelle est la clé, pour vous, d’une collaboration durable ?
La première chose qui me vient à l’esprit, c’est certainement la compétence et la gentillesse des lectrices et lecteurs, que ce soit de Monsieur Grieb, déjà nommé, ou de Madame Clerc et Madame Weiss. Je me souviens aussi de la rencontre très cordiale avec Monsieur Rudolf Stämpfli quand on a envisagé la production de livres en anglais ou des collaborations avec des maisons d’édition étrangères. La fidélité dans l’édition apporte clairement l’agrément de bien savoir à qui vous avez affaire et comment les projets se dérouleront. Au-delà des qualités humaines des personnes rencontrées chez Stämpfli et mon attachement à Berne (!), la qualité du travail fourni est certainement ce qui fait la clé d’une collaboration durable.
Daniela Lehner travaille depuis 15 ans pour la Mobilière en tant que responsable des services marketing. Ce secteur est le centre de compétences en matière de conseil, de conception, de planification, de réalisation et d’automatisation des services d’impression et d’emballage, de conception de médias et de gestion de contenus numériques comme le portail marketing. Dans sa vie privée également, Daniela aime échanger avec des personnes différentes et avoir des loisirs variés. Elle les trouve surtout dans la nature. Dès qu’elle le peut, elle part en voyage. Elle s’adonne ainsi à sa grande passion, la plongée sous-marine.
Daniela, cela fait maintenant plus de cinq ans que nous travaillons tous les deux ensemble. Mais le partenariat entre la Mobilière et Stämpfli existe depuis plus longtemps. Peux-tu m’en dire plus ?
Nous avons fouillé dans nos archives et découvert une chose étonnante : la Mobilière et Stämpfli sont liées par un partenariat de près de 200 ans ! Les deux entreprises font partie des plus anciennes de Suisse, Stämpfli a même 27 ans de plus. Dans les premiers statuts de 1826 de la Société suisse d’assurance mutuelle du mobilier contre l’incendie, l’actuelle Mobilière, on peut lire « Gedruckt in der Stämpflischen Buchdruckerey ». Au fil du temps, la Mobilière a fait imprimer ses statuts, ses rapports de gestion et bien d’autres choses encore chez Stämpfli. Depuis sept ans, nous avons une relation encore plus étroite, car nous avons entièrement externalisé notre prépresse chez Stämpfli. La Mobilière et Stämpfli, ça colle. Nous parlons la même langue et Stämpfli dispose de la grande compétence professionnelle dont nous avons besoin.
Un long chemin à parcourir ensemble ! Quelle est la première chose qui te vient à l’esprit lorsque tu penses à ta collaboration avec Stämpfli ?
Stämpfli est un partenaire fiable lorsqu’il s’agit de la production d’imprimés, mais aussi de la mise en page du rapport annuel. Et surtout, je pense à la formidable équipe de prépresse qui travaille pour nous. La collaboration fonctionne aussi bien sur le plan commercial que sur le plan humain. L’équipe fait un excellent travail de conseil, de coordination et de réalisation de nos commandes de conception média. Les collaborateurs sont en contact direct avec nos donneurs d’ordre internes et sont ainsi perçus comme une équipe interne de la Mobilière, comme faisant partie de notre département. Cela correspond également à l’exigence que nous avions alors posée à l’externalisation : il faut toujours répondre aux souhaits des clients dans la perspective de la Mobilière. C’est justement la mise en œuvre de notre CI/CD qui représente parfois un défi. Il faut alors trouver les bons arguments dans le bon langage.
« Il faut beaucoup travailler dans les relations de longue durée. »
La Mobilière et Stämpfli sont restés fidèles l’un à l’autre pendant de nombreuses années. Que signifie pour toi la fidélité dans le monde des affaires ?
Que l’on puisse compter l’un sur l’autre à long terme et en tant que partenaires, même en période de turbulences. Et que l’on s’aide mutuellement et que l’on veille à ce que les choses soient faites rapidement et correctement. Dans les relations marquées par la fidélité, les tensions et les différences peuvent en outre être abordées et résolues ouvertement, car on se fait confiance. Tout cela apporte le calme nécessaire pour avancer pas à pas dans la même direction. Les relations d’affaires durables et de longue date avec Stämpfli sont marquées par l’estime et le respect. Cela est central pour nous en tant qu’entreprise et correspond aux valeurs que nous voulons vivre dans chaque contact, que ce soit avec les assurés ou les partenaires : être humain, proche et responsable. En tant qu’entreprise ancrée dans la coopération, l’orientation vers les besoins de nos clientes et clients est profondément ancrée, elle fait quasiment partie de notre ADN.
Quelle est la clé d’une collaboration durable ?
Il n’y a certainement pas qu’une seule clé ou un seul ingrédient secret qui permette de tout faire fonctionner. Il faut beaucoup travailler dans les relations de longue durée pour qu’elles fonctionnent bien. Elles doivent être entretenues et leur croissance doit être encouragée, comme un arbre qui, en tant que petit rejeton, est encore vulnérable, mais qui, dans de bonnes conditions, devient de plus en plus grand et fort. Il faut par exemple une bonne communication active et des rencontres d’égal à égal. On apprend ainsi à mieux se connaître, ce qui facilite la collaboration. Mais un développement ciblé et une croissance saine sont également élémentaires pour qu’une relation d’affaires reste fructueuse et pérenne. Atteindre ensemble des objectifs ambitieux et fêter des succès est un facteur de cohésion. Il est certainement très important de ne jamais considérer la relation comme allant de soi. Sinon, elle risque de s’endormir.