• Portrait

« C’est un combat permanent »

Maximilian Scheidegger, alias Mäxu, spécialiste systèmes et processus prépresse, travaille depuis cinq ans chez Stämpfli et vit avec ses parents dans la Länggasse. Avec ses cheveux teints en blond et son manteau coloré, il a un style qui se remarque, bien qu’il n’aime pas se démarquer.

Un choix de vêtements (un peu) différent

« Mon style se compose de ce que je n’aime pas. » C’est précisément ce que Mäxu trouve passionnant, et son but avoué est que ses vêtements le mettent mal à l’aise et le rendent peu sûr de lui. Cela lui permet d’élargir son horizon, de combattre son insécurité et d’apprendre à se connaître. Lorsqu’il porte pour la première fois quelque chose qui le met mal à l’aise, c’est désagréable ; il en va de même pour les fois suivantes. Car il a le sentiment et la crainte que les gens le regardent et le jugent, voire le condamnent. Mais la dixième fois, il remarque qu’il n’y a même plus pensé. Tout à coup, cela va tout seul et il n’a plus de peine. « C’est en quelque sorte très agréable », dit Mäxu avec un sourire légèrement gêné. « Dès que je me dis : ‹ Je ne peux quand même pas faire ça ›, j'ai fait le bon choix. »

Regarder la peur dans les yeux

Mäxu n’a pas toujours eu un style vestimentaire voyant. Jusqu’à l’âge de 16 ou 17 ans, il avait du mal à s’accepter. « Je souffrais parce que je ne me trouvais pas génial et que je pensais que je n’étais pas beau. » Il a dû se rendre à l’évidence : la souffrance était devenue trop grande et il ne voulait pas continuer à vivre ainsi. C’est pourquoi il a suivi une psychothérapie au début de sa troisième année d’apprentissage, où il a dû apprendre à se connaître vraiment pour la première fois. Le fait de sortir du code vestimentaire « normal » était en quelque sorte un exercice pour reconnaître ses propres peurs et y faire face. Peu à peu, Mäxu s’est rendu compte à quel point ces peurs étaient irréelles, infondées et « vides ». « J’ai dû vraiment m’entraîner à cela : déterminer ce que sont ces peurs et ce qu’elles signifient. » Au début, il avait certes l’impression que cela empirerait s’il nourrissait ces peurs, mais c’est le contraire qui s’est produit. « Plus je me cachais et fuyais la peur, plus cela empirait. Ce n’est pas une solution à long terme », dit-il avec détermination.

Un paradoxe

Le fait que Mäxu soit présenté dans ce numéro le réjouit beaucoup, « même si cela signifie bien sûr que je me fais remarquer, ce qui par contre ne me plaît pas vraiment ». Il est toujours étonné quand d’autres trouvent son style cool au lieu d’être drôle. « C’est assez paradoxal : en fait, je ne veux pas me faire remarquer, et quand quelqu’un m’aborde, je remarque que je me fais remarquer – et que cela me plaît. » Parfois, cette tendance à ne plus cultiver son style voyant uniquement à cause de ses angoisses devient trop forte pour lui. « Mais bien sûr, j’ai un ego et je veux plaire aux autres », ajoute-t-il en haussant les épaules. « Mon style évolue sur une ligne très étroite entre la libération que je recherche et la restriction que je crains. »

L’équilibre de vie de Mäxu

La méditation aide Mäxu à mieux se connaître. Il médite dans le style zen. Il s’agit de s’agenouiller pendant 25 minutes sur un coussin devant un mur blanc, les yeux ouverts. Pendant ce temps, on laisse venir les pensées qui ne trouvent pas de place dans la vie quotidienne. « Si on ne fait rien, on se rend compte à quel point ces pensées sont chaotiques », dit Mäxu. Il est intéressant de constater qu’elles tournent souvent autour de soi et que les mêmes pensées reviennent sans cesse. En méditant, on entraîne la perception des pensées et on apprend à les nommer. « Il y a une différence entre penser ‹ je ne vaux rien › et percevoir consciemment cette pensée et la nommer, par exemple ‹ j’ai l’idée que je ne vaux rien ›. » Mäxu médite tous les jours, c’est important selon lui : « Je n’aime pas vraiement le faire, comme probablement beaucoup d’autres également, mais si je ne le fais pas, je me sens mal. » Il y a tout de même des phases où il néglige la méditation, parce qu’il n’en a pas envie, que c’est fatigant ou qu’il a l’impression que cela ne sert de toute façon à rien. Qui a envie de rester assis 25 minutes devant un mur ennuyeux, éventuellement même plusieurs fois par jour ?

Anna Lang
Responsable Business Services
Stämpfli Communication
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